Le  cardio  fréquencemètre


I) Rappels

Puisque la relation entre la fréquence cardiaque et la charge de travail est linéaire, l’utilisation d’un cardio fréquence mètre permet :

1.     de calibrer son effort sur un chiffre (la fréquence cardiaque)

2.     de se fixer des objectifs de "travail"

3.     de déterminer si le corps travaille au niveau souhaité ou si on est en sur-entrainement ou sous-entrainement

La Fréquence Cardiaque Maximale (FCM) est également un paramètre important à connaitre. Il correspond au moment ou l’organisme sollicite au maximum ses processus de transport d’oxygène.En effet, plus votre effort est intense, plus vous devez approvisionner votre organisme en carburant. A cette intensité maximale, si vous devez continuer à augmenter votre effort, vous faites appel à une filiaire énergétique où l’apport d’énergie se fera sans oxygène - puisque le système est à son maximum. La fréquence cardiaque n’augmentera plus. Cette limite physiologique correspond au VO2max et se traduit concrètement par la Vitesse Maximale Aerobie (VMA).

 

Le Cardio est  un outil important de contrôle et d'évaluation , mais son utilisation ne doit pas occulter un paramètre important de l'entraînement : les sensations de l'athlète, ce que l'on appelle également, la "charge interne" et qui correspond au ressenti du coureur pendant la séance.

 

Un cardio-fréquencemètre se présente simplement sous la forme d'un petit appareil de la taille d'une montre-bracelet qui reçoit des informations en provenance d'un emetteur incorporé dans une ceinture placée sur la poitrine du sportif. Cette ceinture est équipée de capteurs qui vont permettre d'observer en temps réel sa fréquence cardiaque (qui pourra être visualisée directement sur la montre). 

Cette information est effectivement très utile ... à condition de savoir l'utiliser !

 

II) Les calculs

Dans le cadre de son entraînement, un athlète détermine les allures qu'il va adopter. Pour ce faire, il  doit déterminer sa fréquence cardiaque maximale (FC maximale) qui correspondra  à sa VMA. Il le fera par des test en terrain ( Brue-Vameval). Il peut aussi se baser sur la formule d'Astrand : FC maximale = 220 - âge (ce procédé est cependant entaché d'erreurs qui peuvent être importantes). Une fois qu'il connaît sa FC maximale, il n'a plus qu'à calculer le pourcentage désiré. Pour une FC maximale de 200 puls/min, une séance réalisée à 80% du maximum donnerait une FC cible de 160 (80x200/100).

Une seconde méthode, proposée par un chercheur scandinave répondant au doux nom de Karvonen, conduit à prendre en compte, non pas la seule FC maximale, mais la différence existant entre la FC maximale et la FC de repos.

Pour ce chercheur, plus que la FC maximale, compte l'amplitude des variations possibles entre le repos et le niveau maximum. Cette amplitude est appelée FC de réserve - mais cette précision n'est pas vitale -. 

Karvonen propose de déterminer la FC cible à partir de la petite formule qui suit : 

FC cible = FC repos + % (FC maximale - FC repos).

C'est un peu plus compliqué mais c'est censé être plus représentatif du véritable impact de l'exercice sur l'organisme. Un athlète ayant une FC de repos de 50 puls/min, une FC maximale de 200 puls/min et souhaitant s'entraîner à 80% de son maximum courra à : 50 + 0,8 x(200-50) = 50 + 120 = 170 puls/min. 

Cette méthode conduit à des FC cibles plus élevées que la méthode précédente.

 

Enfin la 3 ème, la méthode du test progressif permettant d'associer une FC à chaque vitesse de course. Les tests progressifs s'adaptent parfaitement à cette tâche. A chaque palier du test, une FC moyenne est calculée. Cette FC est associée à la vitesse du palier exprimée en fonction du dernier niveau atteint (% VMA). Prenons l'exemple d'un coureur qui s'est arrêté à la fin du palier 20 km/h (VMA). A 16 km/h, il a relevé une FC de 170. 16 km/h représentant 80% de sa VMA (16x100/VMA), s'il veut faire une séance à 80% de son maximum aérobie, il fixera sa FC à 170 puls/min. 

Cette méthode ne prend pas en compte la FC maximale pour la détermination des FC cibles. Seules comptent les relations observées pendant le test entre les vitesses de course et les FC associées. Une telle stratégie est de loin la plus précise pour fixer le niveau de sollicitation de la filière aérobie. Cependant, elle exige une réévaluation fréquente. En effet, la FC diminue assez rapidement avec l'entraînement. Si cette baisse n'est pas prise en compte, les niveaux cardiaques imposés risquent d'obliger l'athlète à adopter des allures souvent trop poussées.

 

il faut également connaître sa fréquence cardiaque de repos (FCR). Pour ce faire, il suffit, après le réveil, de rester couché pendant quatre ou cinq minutes durant lesquelles vous ne faites absolument aucun effort. Par simple prise du pouls (de préférence à l'aorte), vous relevez alors votre fréquence cardiaque sur une minute. Recommencez l'expérience 4 ou 5 jours de suite et établissez la moyenne des résultats. Vous obtiendrez ainsi votre F.C.R. du moment qui constitue d'ailleurs un indicateur de votre état de forme. En effet, si, lors d'une période de préparation

intense, cette fréquence augmente de plus de 5 pulsations par minute, on peut supposer un certain état de surentraînement. (NOAKES, 88).

 

Télécharger
Feuille de calcul excel avec la formule de Karvonen
Formule de Karvonen et correspondance moyenne entre niveau cardiaque et aérobie
fc.xls
Feuille de calcul Microsoft Excel 23.5 KB

III) En conclusion

 

Il est clair que la FCM ne peut à elle seule garantir les possibilités de performance du sportif. De nombreux facteurs peuvent agir sur la fréquence cardiaque puisqu’elle est sous le contrôle d’influences psychologiques ( stress, émotivité), physiologiques ( hormonales, nerveuses, fatigue, maladie) et extérieures ( temps, altitude, humidité) . Tous ces facteurs peuvent augmenter la difficulté du travail et modifier les réponses. Le cardio est un plus dans le suivi de l’entraînement par sa précision dans les données, sur la possibilité de mémoriser  et d’archiver sur son ordinateur la séance. L’entraîneur pourra interpréter les courbes ( temps d’effort, récupération, la FCMax à une vitesse etc). Mais nous ne devons pas ôter la notion essentielle de la sensation d’allure.