Fréquence cardiaque et exercice

1° Fréquence cardiaque et exercices intermittents 

 

Des intervalles de 15 secondes courus à 100% de sa VMA, alternés avec 15 secondes courues à 40-50% de sa VMA, vont conduire la fréquence cardiaque à sa valeur maximale dès la 5e répétition et ce jusqu'à la fin de la série. Dans une perspective d'amélioration du débit cardiaque maximal, on peut donc considérer que ce type d'entraînement intermittent est efficace, d'autant que l'accumulation d'acide lactique est évitée. Au contraire, si la séance d'interval-training a pour objectif d'augmenter la capacité lactique, la vitesse de course devra être supérieure à 110% de sa VMA et la durée de travail, de l'ordre de 45 secondes à 1 minute (où la glycolyse est le métabolisme le plus sollicité).

 

La récupération est alors passive (marchée ou immobile), la fréquence cardiaque revenant à sa valeur proche de 90-100 bpm, le coeur ne consommant pas l'acide lactique accumulé pendant la répétition à haute vitesse. En effet, l'un des avantages de la récupération active est que le myocarde reste en activité pour une fréquence de 120-130 bpm. 

 

2° Fréquence cardiaque et exercice prolongé 

 

Pendant un exercice de longue durée (1 heure et plus) donc réalisé à une intensité inférieure à celle du début d'accumulation lactique, le débit cardiaque est stable. Cependant, le volume d'éjection systolique diminue en raison de l'augmentation de la température interne du corps (40 °C à la fin d'un marathon couru à 25 °C est une température couramment rencontrée chez les coureurs). Cette augmentation de la température interne provoque une dérive du débit sanguin vers la peau avec en plus une baisse du volume plasmatique due à la déshydratation. 

 

Ce processus contribue à diminuer le retour veineux vers le coeur, ce qui va effectivement réduire le volume d'éjection systolique. Pour faire face à la demande métabolique qui ne diminue pas au cours d'une épreuve à vitesse constante, le débit cardiaque est maintenu constant grâce à l'augmentation de la fréquence cardiaque. Ainsi une course sollicitant un débit cardiaque de 15 I/min pendant 1 h30 avec une fréquence cardiaque de 130 bpm à la 30e minute (avec un volume d'éjection systolique de 115 ml/bt) va se terminer avec un débit cardiaque toujours égal à 15 I/min, mais avec une fréquence cardiaque de 160 bpm et un volume d'éjection systolique égal à 93 ml/bt. 

 

Un marathon se termine souvent à une fréquence cardiaque proche de la fréquence cardiaque maximale (FC max) alors que la vitesse n'est que de 75-80% de vVO2max dans les deux derniers kilomètres, sauf pour les sportifs de très haut niveau qui arrivent à conserver leur vitesse de course tout au long de l'épreuve (mais il faut remarquer qu'ils ne courent «que» 2h07 contre 3h00 et plus pour le coureur de loisirs). 

 

«L'American College of Sports Medicine» (ACSM), association américaine de chercheurs et de médecins spécialistes des activités physiques et sportives, a établi le consensus scientifique et médical concernant la zone d'intensité idéale pour s'entraîner, dans une perspective d'amélioration de l'endurance et de la santé de la population. La zone de fréquence cardiaque cible est de 60 à 90% de la fréquence cardiaque maximale, calculée selon la méthode de Karvonen , et cependant 15 à 60 minutes par séance, 2 à 3 fois par semaine (ACSM, 1991). Cette charge d'entraînement serait optimale pour se maintenir en bonne santé sans objectif de compétition.